Ce texte a été chanté cité Saint-Maurice à Lille-Fives le 18 août 2002.

Maurice, artiste né au Caire, eut un immense succès en sa maturité. Certes marié à une institutrice, Maurice aimait à ensemencer sa maîtresse (une actrice) en catimini. Caresser sa crinière satinée, sentir ce musc entre ses seins nus, insérer ce truc entre ses reins... Maurice aimait ces étreintes sans censure.

Mais Maurice était un métis itinérant. Et en ces années anciennes, maints racistes écumaient ces terres suisses, suscitant crainte et inimitié. Un matin, une armée sinistre recruta Maurice en intérim, en intermittent. Un mec austère et sacrément rusé incita Maurice à massacrer ses amis.
Maurice, tenace, résista à ces âneries. Mec austère insista. Maurice restait taciturne. Et se mutina, irrité et têtu : « Écrase une minute, Termite ! Tu mets un terme à tes insanités si tu tiens à tes canines. T’as saisi ? » Un autre mercenaire : « Une cicatrice t’intéresse, minus ? »

En cet instant Maurice était transi, tétanisé et s’écarta. Mais instantanément, ce tueur sans merci saisit sa scie en titane, un instrument américain à réacteur et marteau en acier, et mit une immense tarte à Maurice. Maurice était à terre, inerte, sa tête ratatinée.

— « Au meurtre ! » éructa un séminariste naturiste.
— « C’est un massacre ! » réitéra un secrétaire sectaire.
— « C’est certainement un assassinat ! » s’écria une sénatrice triste.
— « C’est un crime raciste ! » accusèrent une cantatrice castratrice, un émir amer et un ministre sinistre.

Un interne s’amena et énuméra minutieusement : « Arsenic ? Curare ? Saturnisme ? Ténia ? Autisme ? Anémie ? Nenni : c’est un traumatisme crânien et aussi sur une cuisse. Maurice a été suriné. C’est cuit. »

Ensuite, au cimetière, c’est une nuit sereine. Un enterrement se tient en stricte intimité. Sans sa tête, Maurice est atténué, rétréci même. Un Maurice en miniature.

Reste ainsi en cet écrin sacré, en ce sanctuaire nacré, tu mérites cette éternité rassurante. Ce récit est maintenant terminé.