Bon alors il se trouve que je passe un certain temps à écrire des textes variés, même si ce n’est pas mon activité principale. Les textes qui suivent ont été écrits entre il y a vachement longtemps et il y a quelques mois. Ils ne sont pas classés.
J’aurais voulu que les pâtes débordent
pour te pousser à m’écrire un poème,
Ce générateur imaginé pour l’exposition Petite nature, en janvier 2025 à l’espace 36 à Saint-Omer, permet de créer 564 espèces d’oiseaux, uniquement à partir de radicaux issus du grec utilisés dans la taxonomie aviaire.
Au terrible sultan qui lui intimait l’ordre de dérouler le long fil des temps à venir, l’astrologue Csillag répondit : « donnez-moi quatorze jours au plus et je vous dirai tout ». Il choisit au hasard une étoile au zénith pour en suivre le cours pendant une semaine. Il releva chaque angle avec un soin maniaque et nota sa valeur sur un grand parchemin
L’âge d’or a pris fin cette graisse doit fondre
au canon désormais il vous faut correspondre
comme une planche à pain ou comme une limande
la platitude enfin ! c’est ce qu’on vous demande
L’Ardéchois, c’est connu, a la caboche dure
Pourtant Maurice est mort en se cognant la tête.
Un seul point positif à sa mésaventure :
il n’aura pas fini en maison de retraite.
merde ! vl’à qu’j’ai l’cancer du côlon
1. L’étincelle est ce dont l’obscurité est nulle.
2. Un baiser est une langueur sans langue.
3. Les fantasmes d’un baiser sont des étincelles.
Elle mord ses poings la dame triste
Elle pleure son ancien mari
Il a fondu dans la montagne
Rosa Bonheur présenta en juin 1864 à Napoléon III une scène champêtre au crépuscule, à l’arrière-plan de laquelle se découpait un vieil orme sur lequel on devinait une chouette. Quand elle présenta son tableau à l’Empereur, celui-ci lui fit part de son aversion pour les rapaces nocturnes.
En triant de vieux papiers, j’ai retrouvé ce texte qui date de mes années de lycée ou d’hypokhâgne-khâgne. Je le mets là pour mémoire…
Un poème qui répond à une consigne de Patricia H. lors d’un atelier d’écriture qu’elle animait : « raconter une histoire dont le vent soit un personnage ».
J’ai toujours avec moi une corde pour me pendre. On ne sait jamais quand le besoin s’en fera sentir : les occasions sont innombrables.
Pour vous occire on pose des rubans
qui tristement du plafond dégringolent
on vous entend vrombir quelques instants
puis c’est la mort qui vous prend dans sa colle.
Dans le bronze nocturne
Sur un minaret d’or
Saturne
Faisait un mirador
Une interview de mon fils Raoul réalisée juste après sa naissance, en juin 2007.
Étrange expérience que celle qui consiste à transporter un corps (le mien en l’occurrence) hors de son milieu d’origine (Lille, nord de la France) pour le plonger dans un environnement plus chaud, plus humide, et surtout infiniment plus propice a l’épanouissement de diverses espèces de moustiques et de bactéries intestinales.
Apprenant que Jacques Roubaud nous faisait faud bond à cause d’un problème de dos, le Conseil d’administration de Zazie Mode d’Emploi a envisagé divers moyens de remédier à cette situation. Nous proposons finalement la suppression pure et simple de cet organe encombrant – le dos – qui ne sert finalement pas à grand-chose.
Ma vie en quatre étapes (naissance, enfance, âge adulte, mort) à l’aide de 17 cartes-consignes piochées au hasard parmi 64 lors d’un atelier que j’animais à Pirouésie. Une carte-consigne correspond à une phrase.
Chers citoyennes et chers citoyens d’ici, adultes ou jeunes, ancêtres centenaires, adolescents ou nourrissons, chers élus, chers délégués du conseil de quartier et des autres instances de consultation, chers adhérents aux intéressantes associations locales dont l’ardeur et le caractère industrieux ont des conséquences très heureuses sur le quotidien des chaleureux autochtones.
Texte écrit et dit à l’occasion des journées du patrimoine au Métaphone (Oignies).
Me voici tout tremblant d’une froide colère
Je viens te réclamer un bout de tarte aux fraises
Souviens-toi qu’on dépend de liens avunculaires
Comme l’arbre dépend de la photosynthèse
Composé dans l’instant pendant la lecture publique des auteurs invités au festival Vibrations Poétiques, La Rochelle, 2017.
Bernard-Henri Lévy a des mains délicates aux ongles un peu trop longs et qui ne tremblent pas. Bernard Pivot porte les siennes à ses lèvres mais se ravise aussitôt.
Celles de Maurice Clavel soupèsent des couilles imaginaires qui jurent avec ses imparfaits du subjonctif.
La vie n’est pas rose
Pour Monsieur Schubert
L’été se repose
Voyage l’hiver
Je ne sais pas prononcer son nom, à l’anglaise ou à la française. L’intérêt de son nom, c’est qu’il aurait pu être celui de rigoureusement n’importe qui. J’apprendrai plus tard dans sa notice Wikipedia qu’il s’agissait d’un pseudonyme.
(ou Épreuves qualificatoires des figures de l’inspiration)
Poème écrit pendant Bruxelles Ba-belle après une visite au Palais de Justice. La contrainte : deux quatrains à rimes embrassées dont les 3 premiers vers ont pour longueur N syllabes, le quatrième comptant N/2 syllabes. De plus, trois des 8 vers ainsi obtenus sont contraints par un mot tiré au sort. Dans mon cas : racines grecques, voix passive, monosyllabes.
Ces deux textes écrits dans les confortables salons de l’ambassade de France à Bruxelles après une visite guidée de Roel Jacobs pendant le festival Bruxelles Ba-belle, sont très proches de la térine, mais une phrase revient telle quelle à chaque tercet.
Une textée à partir du poème Nocturne de Julio Cortázar.
Texte inspiré par les parodies d’écrits scientifiques de Georges Perec, notamment Cantatrix Sopranica L.
j’aurais bien voulu
fêter tes trente balais
ça en fait des poils
trente ans c’est à peine
la moitié de la retraite
tu es jeune encore
Un texte écrit pour les enfants participants à la Chocoteuf de Métalu dans la mairie de Lille.
Poème généré presque automatiquement à l’aide du logiciel Dasher. Merci Halory Goerger pour m’avoir montré comment faire !
J’ai eu la chance de pouvoir interviewer mon fils Raoul juste après sa naissance.
Que met-on dans un coffre-fort ?
De l’emmental ou du roquefort ?
de la moutarde ou du raifort ?
des bons des bonbons du Trésor
Fifres aptères au suc de camphre
Éludant l’épique apoptose
Ceci est en réalité une pièce chorégraphique de William Shakespeare. J’emprunte le principe à Michelle Grangaud, qui avait réduit Britannicus à ses interjections. Simplement, cette fois-ci, je supprime toutes les paroles du Roi Lear.
colonne atmosphérique | intubation verreuse | pression moléculaire
Et rose, elle a vécu ce que vivent les roses
Les pelleteuses picorent comme des oiseaux
Le manchauve-souris dort la tête en bas.