On me demande parfois une photo de moi pour illustrer quelque flyer ou quelque newsletter. Souvent je farfouille pendant des plombes et je n’en trouve guère. J’ai décidé de tout mettre ici. Les crédits photos s’affichent en bas à gauche de chaque image. Et voici en prime deux poèmes de Robert Rapilly concernant la photographie où l’on me voit faire le gentil punk dans un massif de fleurs !

C’est un coin de verdure où l’on plante une pierre
attirant mollement l’être sans bottillons
touchant où le sommeil, tel un pagne de lierre,
l’assit au piédestal qui pousse aux roupillons.

Un beau gars punk, binocle rond, athlète en mue
et les arpions baignant au rond de camaïeux,
tord son buste tendu : cette alerte tenue
taille au café-concert un costard glorieux.

Les pieds dedans nul phlox, ça mord la plante comme
chatouillerait une pommade ; il mit un baume :
coiffure, tresse et nœuds, sa crête est d’Iroquois.

Les shampoings ne font pas grisonner glabre échine !
Il scrute où le soleil fuyant provint de Chine.
Tranquille il a deux pieds — le Sphinx en prédit trois.

*

Souvent, pour m’immiscer laid comme un punk apache,
J’étrenne un scalp atroce à la Stewart Granger
Qui frise l’insolent Cro Magnon hors la page
De souvenirs traçant ses contours au rocher.

À peine ai-je amorti mes fessiers sous les hanches,
Que s’efface l’azur à la fois dans les cieux
Et, bleue également, l’ombre de belles branches
Gomme les avions planant au gré des dieux.

Je vois, squatter zélé, courber gauche ma gueule
Si j’équerre au sandow les plis de chics ourlets.
Le nettoyage à sec a décapé la meule
Et s’abîme en frottant les jeans à mes mollets.

Ma houppette est semblable aux pinces dénudées
Qui fendent l’herbe verte et fleurissent mes pieds ;
J’ai foulé le sol rose au milieu des idées,
Mon zèle s’échouant, ô fraîche, où je m’assieds !

Robert Rapilly, avril 2024