Si les musées étaient moins tristes
on verrait derrière leurs vitrines
des palmifuges veloutés
et des véliges aux doigts crochus
des phacobroges boréales
des fricassons aux yeux de verre
empaillés pour l’éternité.
Si les musées étaient moins tristes
on pourrait y voir les reflets
d’un cristal de polynéphrite
enchâssé dans une courouble
et des phylises tubéreuses
parasitant un neptunia.
L’humus abriterait des sphonges
dont l’unique cil vibratoire
les propulserait dans la gueule
de leur prédateur naturel
j’ai nommé le panorex nain
qui fouaille la boue des étangs
en agitant les photoclaves.
Mais les musées sont plein d’vieux os
de vieux cailloux de vieilles peaux
de vieux squelettes de vieux papiers
de mollusques de crustacés
Moi j’pense qu’il y en a plus qu’assez
de ces choses qui ont existé.